samedi 26 décembre 2015

ETRE OU AVOIR



Le mode être ne peut apparaître que dans la mesure 
où nous faisons décroître le mode avoir 
(qui est le non-être), 
c'est-à-dire dans la mesure où nous cessons de trouver
 notre sécurité et notre identité 
en nous accrochant à ce que nous avons, 
en " nous asseyant dessus ", 
en nous cramponnant à notre moi et à nos possessions. 

" Être " exige l'abandon de notre égocentrisme
et de notre égoïsme ou, pour employer des mots 
qui reviennent souvent chez les mystiques, 
en nous rendant " vides " et " pauvres ".

Mais la plupart des gens estiment qu'il est trop difficile 
d'abandonner leur orientation " avoir "; 
toute tentative dans ce sens
éveille chez eux une angoisse intense, 
et ils ont l'impression de n'être plus du tout en sécurité, 
comme si, ne sachant pas nager, 
ils étaient précipités dans l'océan. 

Ils ne savent pas qu'à partir du moment 
où ils ont renoncé à la béquille de la propriété,
 ils peuvent commencer à se servir de leurs propres forces 
et se mettre à marcher tout seuls.
.
Erich fromm
.


Alors que le propre d'un besoin
est d'être satisfait,
le propre d'un désir est surtout
d'être entendu, respecté,
mais pas nécessairement comblé.
.
Jacques Salomé
"Répondre aux besoins de l'enfant
plus qu'à ses désirs"
.


6 commentaires:

  1. Mon mentor parle de "être" et de "non être". Cela est fort différent des concepts d'Erich Fromm ou de jacques Salomé.
    Par le non-être, il entends par "laisser la place au caractère de l'individu" et non aux "sentiments, mental, désirs,envies..;" de l'individu atavique...
    Cela rejoins un peu le dénigrement de "avoir", mais en ce monde égocentrique le concept de "être" a été détourné...
    Merci de ces extraits fort instructifs... Bonne soirée.

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    1. Etre ou ne pas être... ;-)

      Je ne suis pas totalement contre l'"avoir"...qui peut aussi, d'une certaine façon, soutenir l'être...(je suis bien contente, par exemple, de posséder un ordinateur pour pouvoir communiquer avec vous :-)parce que j'aime communiquer et échanger, que c'est dans mon "caractère")...mais la course à l'"avoir" qu'on nous propose dans cette société, consiste essentiellement à courir après de faux besoins...après des désirs "fabriqués", artificiels et toujours renouvelés...qui, à terme, nous asservissent bien plus qu'ils ne nous libèrent.
      Les enfants sont malheureusement les premières "cibles" de la publicité effrénée et j'ai l'impression que la fête de Noël contribue chaque année à flatter les tendances au "toujours plus"...

      Quant à la notion d'"être", il faudrait des livres pour la définir...on va se contenter de dire que c'est ce qui reste quand on n'a plus rien que nous-même...ou quand nous quitterons cette vie...

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  2. Cela se discute sur une musique d'Ennio Morricone "en avoir ou pas"...

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  3. Posséder toujours plus, c'est le crédo de certains ! Mais ils accroissent la peur de tout perdre !

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    1. Trop de possessions finit par encombrer et étouffer...et puis on en devient dépendant...
      L'idée est de s'alléger...
      Alléger sa vie pour être plus "disponible"...ce qui ne veut pas dire non plus "faire voeu de pauvreté", mais plutôt se contenter de ce qui nous est indispensable (notion qui varie d'une personne à l'autre) et ne pas toujours rechercher le superflu (par mimétisme ou compétition).

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